La D.N.P. – Dynamique Naturelle de la Parole
L’histoire de la créatrice, pédagogue, artiste et passionnée : Madeleine Dunoyer de Ségonzac
Missionnaire de Notre Dame d’Afrique, elle a travaillé auprès de petites filles Kabyles puis à Alger à l’Institut des Jeunes Sourds. Elle a vécu 33 ans auprès de populations ne s’exprimant souvent que dans le pur style oral.
Elle s’est intéressée aux sciences de la phonétique et de la linguistique. Elle a suivi des cours de psychopédagogie auprès de Ginette Martenot, a été formée à la méthode verbo-tonale du Professeur Guberina. Puis elle a découvert l’anthropologue Marcel Jousse.
Ce sont les trois sources, les trois racines sur lesquelles la D.N.P. s’est ancrée.
La méthode Martenot
est une méthode psychopédagogique où l’on peint, on dessine avec tout son corps, en utilisant ses deux mains, en bilatéralité, sur de très grandes surfaces.
La relaxation y a une place prépondérante car elle procure une concentration de qualité et une grande disponibilité.
Cette méthode respecte les potentialités de chacun et encourage à la spontanéité. Elle redonne ainsi confiance en soi et dans les autres.
La méthode verbo-tonale
permet de faciliter le placement et les mouvements des organes phonateurs grâce à des mouvements corporels globaux. Ces mouvements permettent à la voix de mieux se poser et de mieux articuler, par le travail notamment du rythme et des intonations.
Les mouvements, l’expression corporelle, influencent la micro-motricité de nos organes phonateurs et exploitent notre triple bilatéralisme (haut-bas, gauche-droite, devant-derrière).
Marcel Jousse (1886-1961)
est né dans une famille de paysans où il a appris en écoutant, en mémorisant.
En 1913, il devint prêtre et parti en 1918 en mission aux Etats-Unis auprès des Indiens d’Amérique. Cette expérience lui a permis d’approfondir ses questionnements sur l’évolution de la communication humaine.
Anthropologue, il se forma ensuite en phonétique, en ethnologie et en linguistique.
Il enseigna les trois lois du style oral :
–le bilatéralisme : l’homme est au centre d’un triple bilatéralisme qui lui donne tout son équilibre
–le rythmo-mimisme : Marcel Jousse dit en parlant de lui « Si j’ai une mémoire déconcertante, c’est que dans ma jeunesse, j’ai toujours rythmé ce que j’apprenais ». Pour lui, « l’homme acquiert ses premières connaissances par le mimisme ».
–le globalisme : pour Jousse, la parole est l’expression de l’être tout entier. Elle se prolonge dans la gestuation des mains et se transpose sur les muscles de l’appareil phonatoire. La parole humaine est vivante car pleine de diversité affective.